SOMMAIRE
Introduction
Causes et йtapes de l’йmigration russe en France
I. Corps expйditionnaire russe et la Lйgion russe d’honneur
II. Causes de la dйfaite des blancs
III. Йvacuation de l’Armйe Blanche de la Crimйe
IV. Йglise Orthodoxe Russe et la culture russe en France
Conclusion
Bibliographie
introduction
Mon dossier s’appelle «L’йmigration russe en France».
J’ai dйcidй de composer ce dossier puisque l’histoire de ma patrie m’intйresse beaucoup. La pйriode la plus importante de l’histoire, а mon avis, c’est l’йpoque oщ la Russie йtait un Empire.
Йtant adepte des idйes qui dйfendent l’Йtat traditionnel, c’est-а-dire, principalement, des idйes monarchiques, je compatis aux soldats et officiers de l’Armйe Blanche, qui partageaient le mкme point de vue.
Dans cet ouvrage, je voudrais йtudier les questions suivantes:
1) Quelles йtaient les causes de l’йmigration des Russes en France:
· Pourquoi les Russes choisissaient la France comme pays d’asile;
· Quelles йtapes connaоt l’йmigration russe en France.
2) Comment les Russes combattant contre l’Allemagne et, plus tard, contre les bolcheviks, se sont-ils trouvйs en France;
3) Quelles йtaient les causes de la dйfaite de l’Armйe
Blanche;
4) Comment l’Йglise Orthodoxe Russe est prйsentйe en France.
Je crois que le rфle de l’йmigration russe en France est inaprйciable dans le dйveloppement de la pensйe russe en gйnйral.
Les habitants de la Russie ont besoin de savoir l’histoire de leur pays et, en particulier, leur gйnйalogie. Dans notre pays, il y a beaucoup de personnes – descendant d’йmigrйs – qui ne s’intйressent point а leurs origines. En outre, comme beaucoup d’йcrivains, de peintres et de philosophes ont prйfйrй la France comme pays d’asile, une part de la culture russe n’est pas accessible а ceux qui restent en Russie. Je crois que c’est inacceptable.
Alors, pour reconstituer son niveau de la culture et approcher sa renaissance, la Russie doit changer sa position par rapport aux йmigrйs en France, visant le rapprochement d’idйes ou mкme le rapatriement. causes et ЙTAPES DE L’Йmigration russe en France
Avant la rйvolution russe de 1917
Les russes commencent vйritablement а voyager en France а partir du XVIIIиme siиcle. Pierre I le Grand favorise les йchanges avec Occident, toutefois, en aoыt 1790, l’oukase de Catherine II enjoint aux Russes rйsidant en France de regagner la Russie pour йviter une contagion des idйes rйvolutionnaires.
Aprиs les campagnes napolйoniennes et ce, jusqu’en 1914, les
Russes sont trиs attirйs par la France pour plusieurs raisons: tout
d’abord, l’attrait de la France dйcouvert par les soldats russes, qui
l’envahirent en 1914 et l’occupиrent pendant trois annйes aprиs la
capitulation de Napolйon en 1815, puis avec la libйrisation du rиgime
autocratique, les dйplacements sont devenus plus faciles.
Pourquoi les Russes choisissent la France:
. La libertй d’exprйssion qui rиgne en France, qui devient une terre d’asile pour les rйfugiйs politiques qui fuient la Russie pour йchapper а une condamnation ou se sont йvadйs de Sibйrie.
. Avides de culture et de divertissement, des Russes vont dйcouvrir les Chвteaux (Versailles, les chвteaux de la Loire, les cathйdrales gothiques, les paysages de la France, les spectacles de Paris).
. On vient de Russie pour consulter de grands spйcialistes de Paris, soigner sa tuberculose au soleil de la Cфte d’Azur ou frйquenter les villes d’eaux et les stations balnйaires.
. Les йtudes: cours а la Sorbonne, stages dans les ateliers des peintres et des sculpteurs de Paris, souvent des bourses d’йtudes.
. Exercer en mйtier: diplomates, journalistes, commerзants, musiciens, chanteurs, troupes de ballet en tournйe ou mкme aventuriers et espions. Certains de ces voyageurs occasionnels se fixent mкme en France.
. Sйduits par le «charme slave», des Franзais ont ramenйs une йpouse de Russie et des Russes sont venus chercher en France une plus grande «libertй de m?urs».
Le nombre des Russes vivants en France d’aprиs les statistiques officielles s’est йlevй а:
|Annйe|185|1866|1881|1901|1906|1911|
| |1 | | | | | |
|Nombr|933|1216|1048|1606|2560|3501|
|e |8 |4 |9 |1 |5 |6 |
En 1916, un corps expйditionnaire russe de 44 292 hommes dйbarque en France pour se battre sur les Fronts franзais et macйdoniens.
L'йmigration blanche
La deuxiиme йtape de l’йmigration commence а la suite de la
rйvolution russe de 1917 et du changement de rйgime. L'йmigration
dite blanche fait apparaоtre en France les groupes suivants:
. Les combattants des corps expйditionnaires russes sur le front franзais et sur le front de Macйdoine qui ne regagnent pas leur pays natal;
. les combattants des armйes blanches de Dйnikine et de Wrangel, qui s'embarquent dans les ports de la mer Noire et finissent par se rйfugier en Occident, en particulier en France, seule nation а avoir reconnu le gouvernement du gйnйral Wrangel.
. des civils qui avaient souffert des nouvelles mesures gouvernementales: propriйtaires, industriels dйpossйdйs, professions libйrales, riches paysans, hauts fonctionnaires...
La majoritй de ces йmigrйs ont quittй la Russie par le sud.
Une partie se retrouve sur la Cфte d'Azur, dont le climat leur
rappelle celui de la Crimйe. De tous les pays occidentaux, c'est la
France qui recueille le plus grand nombre d'йmigrйs russes.
Les membres des professions libйrales arrivent а trouver du travail, mais la grande majoritй des йmigrйs occupent des emplois subalternes а Paris (en particulier chauffeurs de taxi, garзons de restaurant, employйs de bureau...), et dans les rйgions industrielles de province (ouvriers d'usine, mineurs...). D'anciens militaires s'engagent dans la Lйgion йtrangиre.
1920-1930. Les membres de l'intelligentsia (йcrivains, artistes) qui n'acceptent pas le contrфle des organismes йtatiques ou sont expulsйs arrivent en France, surtout а Paris (centre culturel et politique de la diaspora russe).
Jusqu'en 1940, ces йmigrйs mиnent une vie sociale trиs active, fondant des йcoles, des йglises, des associations, des ?uvres sociales et organisant des confйrences, des concerts...
C'est dans la rйgion parisienne que rйside plus de la moitiй
des Russes. Des colonies importantes se forment en outre dans les
Alpes-Maritimes, les Bouches-du-Rhфne, l'Isиre, le Loiret, la Moselle
et le Rhфne.
Le statut de ces rйfugiйs est variй:
· certains sont naturalisйs franзais, soit qu'il en aient fait la demande,
soit par mariage avec des citoyens franзais;
· d'autres ont acquis la nationalitй de leur premier pays d'accueil, par
ex., de Yougoslavie, de Tchйcoslovaquie;
· d'autres enfin prйfиrent conserver le statut de rйfugiй apatride, muni
d'un certificat d'identitй international appelй "passeport Nansen", du nom
du haut-commissaire aux rйfugiйs nommй par la Sociйtйs des Nations.
Fridtjof Nansen (1861-1939) йtait un explorateur polaire,
ocйanograhe, aventurier, zoologue, diplomate, Haut Commissaire aux
rйfugiйs. En 1888 il organise une expйdition au Gr?nland. Entre 1893
et 1896, il part un exploration polaire а bord du « Fram » et
collecte des donnйs scientifiques. En 1905, il joue un rфle important
dans la sйparation de son pays de la Norvиge. Puis il reprйsente la
Norvиge а Londres jusqu’en 1908. En 1920, il est nommй dйlйguй de la
Norvиge auprиs de la Sociйtй Nations (SDN) puis s’occupe du
rapatriement de 500.000 prisonniers de guerres allemends, autrichiens
et hongrois.
En 1921, le Comitй International de la Croix-Rouge (CICR) le charge de venir au secours des victimes de la famine en Russie. Il institue йgalement le passeport Nansen pour venir en aide aux apatrides.
En 1922, Fridtjof Nansen reзoit le Prix Nobel de la paix.
Du fait de ces diffйrents statuts, on ne possиde pas de
statistiques prйcises sur le nombre des Russes йmigrйs en France. Les
statistiques officielles franзaises donnent:
|Annйe: |1921|1926|1931|1936|
|Russes |3134|6721|7192|6395|
| |7 |8 |8 |7 |
|Naturalisйs | |5 |1097|1381|
|ex-Russes | |803 |2 |0 |
En 1924, on estime le nombre rйel des Russes йmigrйs en France entre 100000 et 150000.
Aprиs de la Deuxiиme guerre mondiale.
A la fin de la deuxiиme guerre mondiale, des Soviйtiques se trouvиrent bloquйs en Occident а la suite de la dйfaite de l'Allemagne. Ils appartenaient essentiellement а trois catйgories: les prisonniers de guerre faits par les troupes allemandes sur le front de l'Est, incarcйrйs dans des camps en Occident et libйrйs par les troupes alliйes. les personnes dйplacйes par les troupes d'occupation en URSS pour travailler а l'arriиre, principalement dans les usines d'Allemagne. les militaires soviйtiques incorporйs dans l'armйe allemande et ayant servi sous les ordres du gйnйral Vlassov, puis faits prisonniers par les alliйs ou ayant dйsertй avant la capitulation allemande.
En fait, entre 4 et 5 millions de citoyens soviйtiques se trouvent а l’extйrieur des frontiиres de l’URSS en 1945: la population civile, les prisonniers de guerre, les rйfugiйs proprement dit qui avaient quittй le pays lors du retrait des troupes allemandes et enfin ceux qui, par conviction ou par survie, auraient acceptй se s’allier aux Allemands (les cosaques, diverses ethnies caucasiennes et l’Armйe Russe de Libйration du gйnйral Vlassov).
Le nombre de nйvozvrachtchйntsy («non-retournants») ou
«rйfractaires au retour» aurait pu кtre plus important si les Alliйs
n’avaient pas signй а Yalta des accords prйvoyant le rapatriement
forcй de tout les citoyens soviйtiques. corps expЙditionnaire russe et la lЙgion russe d’honneur.
Les volontaires du Corps Expйditionnaire Russe combattants dans la Division Marocaine.
En 1916, un corps expйditionnaire russe de 44 292 hommes dйbarque en France pour se battre sur les Fronts franзais et macйdoniens.
Lors de son voyage en Russie, en dйcembre 1915, Paul Doumer envisage l'envoi de 300.000 hommes en France, en йchange de matйriels de guerre dont la Russie avait grand besoin. La proposition franзaise ne rencontre pas beaucoup de succиs auprиs du commandement russe, mais Sa Majestй Impйriale Nicolas II йmet le souhait de l'envoi de troupes russes en France. Le Chef d'Йtat-Major, le Gйnйral Alйxйiev propose de le faire a titre d'essai dans les conditions suivantes: les soldats russes seront envoyйs en unitйs constituйes, encadrйes par des officiers russes et mises а la disposition des Grandes Unitйs franзaises. Ces troupes seront armйes par du matйriel franзais et seront transportйes par les soins de la Marine franзaise. Paul Doumer exprime le dйsir que le chiffre de 40.000 hommes par mois soit atteint rapidement.
En exйcution de cette dйcision, dиs janvier 1916, on procиde а
la formation de la 1иre Brigade Russe Spйciale, composйe de 2
rйgiments. Le premier forme a Moscou, le 2иme a Samara (sur la
Volga). Les brigades sont formйes essentiellement par des bataillons
de rйserve, c'est-a-dire des hommes n'ayant pas subi leur bapteme du
feu, ce qui йtait probablement une erreur. Le 1er rйgiment est
compose essentiellement d'ouvriers d'usines, le 2иme de paysans, ce
qui explique certains йvйnements ultйrieurs.
Les rйgiments sont а 3 bataillons de 4 compagnies, en outre, chaque rйgiment a 3 compagnies de mitrailleuses (12 par compagnie), une unitй de liaison et une sйction de services. Le bataillon de rйserve est а 6 compagnies. Les effectifs de la 1иre brigade, commandйe par le Gйnйral Lokhvitzky, comprend 180 officiers et 8762 sous-officiers et hommes de troupe. La brigade a une collection d'effets d'habillement en double: chaque compagnie a sa cuisine roulante. La dotation en matйriel est а la charge de la France.
Le 1er echelon part de Moscou le 3 fevrier 1916, par chemin de
fer, par la Sibйrie et la Mandchourie jusqu'а Dairen (Ta-Lien) et, de
la, par mer jusqu'a Marseille oщ il arrive le 26 avril, soit un
voyage de 30.000 km, dont 60 jours en mer. Le dйbarquement a lieu a
Marseille et fait une tres grande impression sur les Franзais: tous
les journaux ne tarissant pas d'йloges sur l'armйe russe. Ainsi,
l'arrivйe des troupes russes en France constitue un nouveau maillon
des rйlations amicales entre les Alliйs.
La formation de 3 autres brigades russes est entreprise peu aprиs. En raison de la situation difficile, la 2иme brigade est envoyйe a Salonique oщ elle arrive debut Aoыt 1916. La 3иme brigade est formйe a Йkatйrinbourg et a Tchйliabinsk, en partie avec des compagnies des rйgiments en campagne, en partie de bataillons de rйserve; elle est envoyйe en France en aoыt 1916. Enfin, la 4иme brigade arrive a Salonique en novembre de la mкme annйe.
Ainsi, au cours de l'annйe 1916, malgrй l'offensive, йnorme
par son etendue et par ses pertes, du Gйnйral Broussilloff sur le
front gйrmano-autrichien, le Haut Commandement peut former 4 brigades
spйciales, soit mettre а la disposition de la France 745 officiers et
43 547 hommes de troupe. La formation des 5иme, 6иme, 7иme et 8иme
brigades n'est pas terminйe au moment de la rйvolution.
L'annйe 1916 est, pour les Franзais, une annйe difficile:
l'annйe de Verdun oщ tombиrent 350.000 Franзais, soit 25 % des pertes
totales franзaises pendant la Grande Guerre. La 1иre Brigade
Spйciale, dйbarquйe le 20 avril, est dиs le 23 avril transfйrйe au
Camp de Mailly, prиs de Chalons-sur-Marne, qui fut mis entiиrement а
la disposition des Russes. Ce camp dйpendait de la 4иme Armйe du
Gйnйral Gouraud qui, а plusieurs reprises, prit contact avec les
troupes russes et veilla a leurs besoins.
En dйcembre 1916, est crйe dans ce camp, un Camp d'Instruction pour divers spйcialistes; c'est lа, йgalement, que viennent les troupes russes au repos et pour se perfйctionner.
Le Prйsident de la Rйpublique lui-mкme visite le camp et est
frappe par l'excellent aspect de la brigade et dйcore le Gйnйral
Lokhvitzky de l'ordre de Commandeur de la Lйgion d'Honneur. А la fin
du mois de juin 1916, la 1иre brigade est envoyйe dans le secteur
occupй par le Groupement Ouest de la 4иme Armйe, a l'Est entre
Suippes et Auberive.
En 1917, la conduite au feu des deux brigades est appreciйe
par les Alliйs. En mars 1917 elles sont dans la region du Fort de la
Pompelle. Lors de l'attaque "Nivelle" du 16 avril 1917, dans le cadre
de la 5eme Armйe, la 1иre Brigade Spйciale prend Courcy, le 3иme
Brigade attaque et occupe le mont Spin. Les pertes pour les 2
brigades russes sont de 70 Officiers et 4 472 Soldats tuйs, blessйs
ou disparus.
Formation de la Lйgion Russe d’Honneur
Par suite de la Rйvolution Russe, la Russie quitte les rangs des Alliйs et les Rйgiments russes du Corps Expйditionnaire sont relevйs du front par le Gouvernement franзais, reformйs et transformйs en compagnies de travailleurs. Le nom mкme de "Russe" est devenu synonyme de "traоtre".
Cette situation devenant insupportable, des centaines de
militaires russes sous l'impulsion du Colonel Gotoua, profondement
blesses dans leur orgueil national, s'organisent et demandent au
Gouvernement franзais l'autorisation de regagner le front. Aprиs de
multiples hйsitations et de pourparlers, l'autorisation est accordйe
pour la crйation de la Lйgion Russe.
Le 23 dйcembre1917, cette unitй, sous le commandement du
Colonel Gotoua monte en ligne, versйe dans la Division Marocaine
considerйe a l'epoque comme la meilleure unitй franзaise. La rйnommйe
et l'hйroisme du soldat russe atteignit des sommets inйgales au sein
de cette unitй.
Fin mars 1918, les Allemands percent le front des Alliйs du cфte d'Amiens entre l'armйe franзaise et les troupes anglaises et s'engouffrent dans la brйche ainsi crййe. La situation devenant critique, le Haut Commandement Franзais donne ordre а la division marocaine de contre-attaquer. La Lйgion Russe est placйe en tкte de troupes de la contre-attaque.
Le Gйnйral Dauzan, Commandant de la Division Marocaine, decora le Capitaine Loupanoff de la Lйgion d'Honneur et le bataillon reзut un "йtat de recompense". Les pertes sont sйvиres.
Mai 1918. Les Allemands jettent dans la bataille leurs
meilleures troupes et enfoncent les lignes franзaises. D'un bond, ils
passent l'Aisne et, en marche forcйe, approchent de Chateau-Thierry.
Soissons est tombйe, la route sur Paris est ouverte! Rappelйe de
toute urgence, la Division Marocaine occupe la position а cheval sur
la route de Soissons-Paris et reзoit, la premiиre, le coup de boutoir
allemand. Les zouaves retiennent la pression ennemie mais, au bout
d'un moment, commencent a cйder dans leur centre. А l'instant oщ tout
semblait perdu, le Commandement jette en attaque sa derniиre rйserve,
la Lйgion Russe.
Son attaque est dйcrite de la faзon suivante par l 'historiйn de la Division Marocaine:
"Pour arrкter cette avance menaзante, le Colonel Lagarde donne ordre a la Lйgion Russe de contre-attaquer. La Lйgion Russe se lance en avant, officiers en tete. Mкme les medecins, pris par l'enthousiasme de cette glorieuse phalange, ont oubliй leur mission principale de charitй et, avec les combattants, pйnиtrent dans les rangs de l'ennemi. Sur 150 combattants, 110 sont restйs sur la cфte de Vauxbuin. Cette bataille coыte aux Russes 85 % de leurs effectifs et presque tous les officiers"
La presse franзaise de l'йpoque en admiration devant l'hйroisme russe souligne le grand nombre de Croix de la Lйgion d'Honneur et de Croix de Guerre dйcernй aux combattants russes et emploie pour la premiиre fois le terme honorifique, reste depuis attache а cette unitй en la dйnommant la "Lйgion d'Honneur".
En aoыt, la Lйgion Russe reзoit enfin pour la premiиre fois des renforts importants composйs de volontaires d'anciens rйgiments du Corps Expйditionnaire, devient un bataillon avec 2 compagnies et demie de tirailleurs et une compagnie de mitrailleurs et rentre comme unitй indйpendante dans la Premiиre Brigade de la Division Marocaine.
Ce bataillon est aussitфt dirigй au nord de l'Aisne oщ i1 s'empare de Tйrny-Sorny et progresse vers Laffaux, un des points avancйs de la ligne Hindenburg.
Au cours des combats du 12 sйptembre, le bataillon franchit 3 rangйes de fortifications en bйton armй et perce la ligne de dйfense allemande, prend par surprise un grand nombre de prisonniers et une grande quantite de matйriel.
Pour toutes ces operations, le Marйchal Foch, Commandant en
Chef des Armйes, octroie au Bataillon Russe la fourragиre aux
couleurs de la Croix de Guerre et une Croix de Guerre avec 2 palmes а
son drapeau, avec les citations.
La rйnommйe acquise par la Lйgion Russe d'Honneur attire dans ses rangs de nombreux volontaires provenant des compagnies d'ouvriers ou mкme de la Lйgion Etrangиre. Malgrй иs pertes, ses effectifs augmentent: au 1er novembre 1918, le bataillon compte 564 hommes rйpartis en 3 compagnies de combat et une compagnie de mitrailleuses.
Des le 1er octobre, les Allemands йtaient amenes а evacuer
toute la ligne Hindenburg et а se retirer vers la frontiиre. Dans ces
conditions, la Division Marocaine toute entiиre est transportйe a
Nancy et entreprend le mouvement final le long de la Moselle vers
Moyeuvre et seul l'Armistice du 11 novembre arrиte cette operation.
Malgrй cela, la Lйgion Russe d'Honneur continue d'йxister et participe avec les Armйes Alliйes a l'avance le long de la rive gauche du Rhin; elle traverse la Lorraine, l'Alsace, la Sarre, arrive a Friedrickshafen, puis est dirigйe sur Worms qu'elle occupe jusqu'en dйcembre.
А la fin de l'annйe 1918, la Lйgion Russe d'Honneur est йvacuйe a l'intйrieur de la France et dйmobilisйe.
L'ЙVACUATION DE l’armЙe blanche de LA CRIMЙE
L'histoire de l’йmigration blanche commence par une tragйdie:
l'йvacuation de la Crimйe en novembre 1920 par l'armйe du gйnйral
Wrangel.
L'annйe 1920 voit briller les derniers feux de la guerre
civile en Russie du sud. А la fin du mois de mars, vaincu par l'armйe
rouge, le gйnйral Dйnikine a dы faire йvacuer de Novorossiysk, dans
une panique indescriptible, les dйbris de ses armйes blanches.
Rйfugiйes en Crimйe, ces troupes dйmoralisйes semblent promises а une
dйfaite rapide. Dйnikine, dйcouragй, remet ses pouvoirs а son rival
et ennemi personnel, le gйnйral Baron Wrangel.
Pendant plus de 6 mois, Wrangel donne l'illusion que les
armйes blanches pourraient retourner la situation en Russie et
chasser les bolcheviks du pouvoir. Mais le 12 octobre 1920, la
nouvelle de l'armistice soviйto-polonais annonce que les jours de
l'armйe Wrangel sont comptйs. Les troupes qui luttaient contre la
Pologne sont envoyйes sur le front de Crimйe pour donner le coup de
grвce. Le 8 novembre, apprenant la chute des premiиres lignes de
dйfense, Wrangel donne l'ordre d'йvacuation.
Tous les navires prйsents dans les ports de Crimйe sont
rйquisitionnйs, dont le vieux paquebot "Rion". Les bateaux russes
sont mis sous la protection de la France et hissent le drapeau
tricolore. L'escadre franзaise de Mйditerranйe Orientale supervise
les opйrations. Tout se passe dans l'ordre. Quasiment tous ceux qui
le dйsirent peuvent кtre йvacuйs. En une semaine, 130 navires
arrivent а Constantinople, avec 146.200 rйfugiйs а bord, dont 29.000
civils, souvent dans un entassement ahurissant. L'йtat sanitaire est
catastrophique: les Russes sont dйcimйs par le typhus, il y a mкme
des cas de cholйra et de peste. Les autoritйs franзaises de
Constantinople sont dйpassйes: que faire de cette masse йnorme de
rйfugiйs, armйs jusqu'au dents et йquipйs d'une flotte de guerre
complиte? Les laisser dйbarquer а Constantinople est inconcevable;
cette ville, sous occupation alliйe, est dйjа surpeuplйe de rйfugiйs,
car la Turquie est en pleine guerre: le rebelle Mustapha Kйmal
contrфle pratiquement toute l'Anatolie oщ il se heurte а l'armйe
grecque. La perspective de voir cette armйe russe dйs?uvrйe prendre
part au conflit donne des cauchemars aux Alliйs.
Il faut donc йloigner le plus vite possible les Russes de
cette poudriиre. La flotte de guerre est envoyйe а Bizerte, et
Georges Leygues lance un appel aux Йtats balkaniques pour qu'ils
accueillent les troupes et les rйfugiйs civils. Le rйsultat est
dйcevant: la Roumanie n'en accepte que 2000, la Grиce 1700, la
Bulgarie 3800; seule la Serbie, fidиlement russophile, ouvre grand
ses portes et en recueille 22.300. Au total, 34.000 personnes ont йtй
йvacuйes le 1er janvier 1921. Reste donc plus de 100.000 rйfugiйs а
loger et nourrir. En attendant une destination dйfinitive, les
Cosaques du Don ont йtй envoyйs en Thrace а Tchataldja, ceux du
Kouban sur l'оle de Lemnos, et les troupes rйguliиres sur la
presqu'оle de Gallipoli, dans le dйtroit des Dardanelles. Les civils,
jugйs moins dangereux, ont йtй rйpartis dans plusieurs camps autour
de Constantinople.
Pour le gouvernement franзais, il est йvident que l'armйe
Wrangel a cessй d'exister, et que ces milliers de rйfugiйs ne sont
que des individualitйs. Mais les autoritйs militaires et navales sont
effarйes par cette faзon de voir les choses: Si on licencie l'armйe
Wrangel sans aucune perspective d'emploi, la situation а
Constantinople risque de tourner rapidement au cauchemar. Il faut
absolument que la discipline militaire soit maintenue, et les troupes
laissйes sous les ordres des officiers russes, afin d'йviter de les
voir se transformer en mercenaires ou en "grandes compagnies". Il
sera alors plus facile de disperser en douceur les rйfugiйs vers les
pays qui voudront bien d'eux. А contrec?ur, le gouvernement doit se
rallier а ces arguments.
Wrangel, fin tacticien, s'engouffre par cette porte laissйe entrouverte. Il profite de l'autoritй que lui laissent les Franзais pour s'opposer par tous les moyens а la dispersion de son armйe: propagande, pression psychologique, menaces, tout est bon pour garder un noyau irrйductible d'Armйe Blanche; car Wrangel caresse toujours le rкve de reprendre la lutte contre les Soviets, ou de s'emparer du pouvoir si celui des bolcheviks s'effondre tout seul. Ainsi, le sйjour de l'Armйe Russe а Constantinople est marquй par un bras de fer permanent entre Wrangel et les Franзais, qui cherchent constamment а se dйbarrasser de rйfugiйs qui coыtent une fortune au budget de la France.
Trиs vite, les autoritйs constatent que beaucoup de rйfugiйs
ont le mal du pays. Elles voient lа une belle occasion d'en diminuer
le nombre; le gouvernement fait donc savoir dans les camps que
personne n'est retenu, et que la France assurera le rapatriement en
Russie soviйtique de ceux qui en feront la demande, toutefois sans
aucune garantie sur leur sйcuritй une fois dйbarquйs. Malgrй cette
rйserve de taille, les volontaires se bousculent: de janvier а avril
1921, 9370 rйfugiйs retournent en Russie. А cela viennent s'ajouter
les dйparts individuels de rйfugiйs ayant les moyens de vivre а leurs
frais, de ceux qui ont trouvй du travail а Constantinople ou qui se
sont engagйs dans la Lйgion Йtrangиre.
Malgrй cela, il reste encore en avril 1921 55.000 Russes nourris par la France dans les camps de rйfugiйs. Si l'on comptait sur les dйparts individuels, il faudrait des annйes pour disperser l'armйe Wrangel. Trouver des dйbouchйs de masse pour les rйfugiйs russes reste un impйratif urgent.
Certains d’officiers russes йmigrйs
Afrikan Bogaйvski (1872 - 1934 Paris), gйnйral-lieutenant,
dйcorй de la croix de Saint-Georges pour son courage lors de la
bataille de Tamopol en juillet 1917. Commande un rйgiment de
partisans, puis une brigade de l'Armйe Blanche lors de la "campagne
de glace" au Kouban en fйvrier-mai 1918. Йlu ataman des cosaques du
Don en fйvrier 1919. L'ancien ataman, le gйnйral Krasnov, qui assista
а ses obsиques, se battit plus tard aux cфtйs de l'armйe allemande au
cours de la 2и guerre mondiale et, livrй а l'URSS, fut exйcutй pour
trahison.
Boris Dourov (1879 Saint-Pйtersbourg - 1977 Sainte-Geneviиve-
des-Bois). Lieutenant-colonel dans le corps expйditionnaire russe en
France, puis en Macйdoine, il est l'un des fondateurs du Lycйe russe
de Paris en 1920 oщ il professe les mathйmatiques et dont il devient
le directeur de 1931 jusqu'а sa fermeture en 1961
Mikhaпl Grabbe (1868-1942), comte, gйnйral, ataman du Don en
1916-1917.
Nicolas Lokhvitski (1868 - 1933 Paris), gйnйral d'infanterie
commandant en chef du corps expйditionnaire russe sur le front
franзais en 1916. Aprиs la paix, il rejoignit l'armйe de l'amiral
Koltchak en Extrкme-Orient et revint s'installer а Paris en 1923.
Zinovi Pйchkov (1884 Nijni-Novgorod - 1966 Paris), gйnйral
dans l'armйe franзaise. Frиre aоnй du bolchevik Iakov Sverdlov, son
nom lui a йtй donnй par son parrain, l'йcrivain Maxime Gorki.
S'engage dans la Lйgion йtrangиre en 1914. Perd un bras en 1915.
Chargй de mission auprиs de Koltchak, puis de Dйnikine. Naturalisй
Franзais en 1923, sert au Maroc comme officier de la Lйgion. De 1942
а 1950 reprйsente la France libre en Afrique du Sud, puis en Chine et
au Japon.
Causes de la dЙfaite des Blancs
Corruption des cadres: nйgligence, paresse, goыt de la dolce vita. En Sibйrie, а l'arrivйe de Koltchak, il y avait 196 йtats- majors sans troupes. De nombreux rйgiments blancs comptaient 2 ou 3 officiers pour 1 seul homme. Une grande partie du matйriel fourni par les Alliйs йtait revendue au marchй noir et, en fin de compte, rachetйe par les Rouges.
Trahison des Tchиques de Sibйrie: anciens prisonniers de
guerre autrichiens, rйarmйs contre l'Autriche, ils avaient rejoint
Koltchak aprиs la paix de Brest-Litovsk, les Allemands ayant exigй
qu'ils leur soient livrйs. Pris en main par une mission militaire
franзaise (Gal Janin, qui cependant ne leur donna pas l'ordre de
dйlivrer Koltchak encerclй), ils devaient кtre le noyau de la
reconquкte de la Russie d'Europe а partir de l'Oural. Mais le
gouvernement tchиque (Bйnиs) leur interdit d'agir contre les Rouges.
Ils s'organisent donc en "grandes compagnies", occupant la ligne du
Transsibйrien et accaparant le matйriel ferroviaire (qui transporte
leur butin). Ils se replient lentement (en 4 ans) vers Vladivostok,
nйgociant leur retraite avec les Rouges: ils arrкtent Koltchak а
Irkoutsk et le livrent aux bolcheviks.
Mйsentente entre les Alliйs: chacun des Alliйs cherche а
profiter de la guerre civile pour favoriser ses propres intйrкts: les
Anglais poussent en avant Koltchak qui leur a promis des avantages en
Oural et au Caucase. Le Gal franзais Janin dйcide de faire soutenir
Koltchak en novembre 1918 par l'armйe japonaise (inutilisйe) qui
aurait йtй transportйe par le Transsibйrien jusqu'а l'Oural. Wilson
met son veto, craignant de voir les Japonais s'incruster en Extrкme-
Orient russe. Les Anglais ont gкnй l'action de Dйnikine, puis de
Wrangel, car ils voyaient en eux des crйatures de l'йtat-major
franзais (projet d'un protectorat franзais en Ukraine et Russie du
Sud); ils ont abandonnй Ioudenitch, pour ne pas favoriser
l'йtablissement des Allemands dans les pays Baltes, etc.
Habiletй diplomatique des Soviйtiques: ils ont compris qu'il
fallait faire des concessions aux nouveaux Йtats pour les amener а se
retirer de la lutte; ils ont accordй l'indйpendance ou fait
d'importantes concessions territoriales а: Finlande, Estonie,
Lettonie, Lituanie, Pologne, Roumanie, Йtats transcaucasiens, Extrкme-
Orient, Boukhara. Une fois la paix rйtablie, ils ont rйcupйrй les
territoires abandonnйs en Asie (les concessions faites en Europe
seront reprises en 1940 et 1944).
Valeur militaire de l'Armйe rouge: les combattants sont motivйs: ouvriers communistes formant la Garde rouge; paysans dйcidйs а acquйrir des terres; officiers, anciens sous-officiers ou soldats espйrant monter en grade malgrй leur roture (ce qui йtait impossible dans l'armйe tsariste). Trotski se rйvиle кtre un bon chef de guerre: sens de l'organisation, volontй de vaincre, stratйgie.
Affaiblissement de l'esprit de croisade anticommuniste: vers
1921-22, les nations occidentales craignent de passer pour
rйactionnaires si elles luttent contre le bolchevisme [effet de la
propagande menйe auprиs des mouvements ouvriers occidentaux par le
Komintern (crйй mars 1919)]. Mutinerie des marins franзais de la mer
Noire qui, ayant appris le 10-4-1919, а Odessa, le succиs de la
manifestation parisienne du 6-4 (150 000 personnes contre
l'acquittement de Raoul Villain, l'assassin de Jaurиs: 2 †, 10 000
arrestations), ont cru а la victoire de la rйvolution communiste а
Paris. Le 16-4 la mutinerie touche le Protet en pleine mer [chefs:
Andrй Marty (1886-1956), Badina] et, le 20-4, en rade d'Odessa, elle
touche la Justice, la France, le Jean-Bart et le Waldeck-Rousseau.
L'escadre doit кtre ramenйe а Toulon, ce qui affaiblit les armйes
blanches de Dйnikine.
Йglise orthodoxe russe et la culture russe en france.
Habituйs а des conditions de vie meilleures, mais dйjа rompus aux difficultйs de la vie quotidienne lors de la pйriode rйvolutionnaire, les йmigrйs se retrouvent pour la plupart dans un dйnuement presque total, ayant perdu leur fortune en Russie rйvolutionnaire ou sur le chemin d’exil.
Surtout au dйbut de leur installation en France, les conditions de vie sont extrкmement prйcaires du fait que le statut d’apatrides qui leur йtait accordй constituait un frein а leur activitй professionnelle.
Les йmigrйs se regroupent et mettent en place quantitй de
procйdйs institutionnels ou officieux pour maintenir le contact et
rйpandre leur production culturelle. Ces institutions, c’est d’аbord
l’Йglise, puis l’йcole, l’Universitй, enfin la presse; autant
йlйments fйdйrateurs de cette communautй, ce qui forme une vraie
diaspora. Son originalitй tient au fait qu’il ne s’agit pas d’un
«exil des Russes», mais d’une «Russie en exil», de tout un pays qui,
par l’intermйdiaire de ses йlites et de ses principale institutions,
se retrouve а l’йtanger et attend impatiemment le retour.
Йglise Notre-Dame de l'Assomption
La premiиre pierre de cette йglise fut posйe le 9 avril 1938
et l'йglise consacrйe le 14 octobre 1939, jour de la fкte de
l'Intercession de la Vierge, par le mйtropolite Euloge. L'йglise a
йtй construite par Albert Benois dans le style des йglises de
Novgorod du XVиme siиcle et dйbut XVIиme siиcle. Les fresques ont йtй
rйalisйes par Albert Benois (frиre de cйlйbre Alйxandre Benois) et sa
femme Marguerite, l'iconostase par F. Fedorov. C’йtait le comte
Chйrйmйtiev qui les aidait. Le comte habitait auprиs de l’йglise et
n’йtait dйjа qu’un simple psalmiste. (Il savait bien l’йcriture slave
et ornait les livres finement.)
Devant l'iconostase а droite est fixй une plaque commйmorative
а la mйmoire des 37 gйnйraux, 2 605 officiers et 29 000 cosaques,
ayant servi aux cфtйs de l'armйe allemande pendant la derniиre guerre
mondiale, livrйs par les Alliйs aux Soviйtiques а Lienz et sur la
Drave le ler juin 1945 et condamnйs par eux pour trahison. Les
anciens combattants cosaques de l'Armйe Blanche viennent se
recueillir chaque annйe devant cette plaque.
Reposent dans la crypte:
Albert Benois (1870-1970), architecte de l'йglise.
Marguerite Benois, nйe Novinski (1891-1974), son йpouse.
Cassien (S. Bйzobrazov) (1892-1965), Archevкque, professeur, puis recteur de l'Institut de thйologie orthodoxe Saint-Serge а Paris.
Euloge (Vassili Guйorgievski), mйtropolite (1868/Somovo –
1946/Paris).
|1895 |Il se fait moine |
|de 1903 а 1905|Devient йvкque de Lublin |
|1907 |Dйputй а la 2и douma* |
|1907 а 1912 |Rййlu dйputй а la 3и douma* |
|de 1914 а 1921|Devient Archevкque de Volhynie |
|1921 |Nommй archevкque de l'Йglise orthodoxe |
| |russe d'Europe occidentale |
|1922 |Devient mйtropolite |
*il adhиre au groupe monarchiste-nationaliste
Georges (Tarassov) (1893 Voronej - 1981 Paris), archevкque, ingйnieur
chimiste.
|1916 |Fut envoyй en |1953|Sacrй йvкque |
| |France* | | |
|1930 |Ordonnй prкtre |1960|Devient archevкque de France et |
| | | |d'Europe occidentale** |
* servit comme pilote dans l'aviation
** aprиs la mort de au mйtropolite Vladimir
Olga Kokovtsov (1860-1950) et Olga Malevski-Malйvitch (1868-1944).
Comtesses, donatrices pour la construction de l'йglise.
Wladimir Kokovtsov (1853/Novgorod – 1943/Paris), comte.
|de 1904 а 1914|Йtait le ministre des Finances de|
| |Russie |
|de 1911 а 1914|Йtait le prйsident du Conseil des|
| |ministres* |
|novembre 1918 |Йmigra |
*aprиs l'assassinat de Stolypine
Le Bienheureux Pиre Alexis Mйdvйdkov (1867-1934), prкtre desservant la paroisse d'Ugine, oщ il passait presque tout son temps en priиre dans l'йglise- Il mourut d'un cancer. Quand le cimetiиre d'Ugine fut dйsaffectй quelques annйes aprиs sa mort, on retrouva son corps absolument intact, ce qui fut interprйtй comme un signe de saintetй et son corps fut transportй а Sainte-Geneviиve-des-Bois.
Georges Spasski (1877-1934), archiprкtre, aumфnier de la flotte russe
de la mer Noire jusqu'а la Rйvolution. Il suit la flotte repliйe а
Bizerte, puis il est nommй а la cathйdrale Alexandre-Nevski. Son
corps est d'abord enseveli dans la crypte de la cathйdrale.
Dimitri Troпtski (1886-1939), archiprкtre, premier recteur de
l'йglise Saint-Nicolas-le-Thaumaturge dans la Maison russe de Sainte-
Geneviиve-des-Bois.
Vladimir (Viatcheslav Tikhonitski) (1872-l959). Le mйtropolite.
Йtudie la thйologie au sйminaire de Kazan.
|de 1925 а 1945|Devient йvкque de Nice |
|janvier 1945 |Nommй coadjulteur du mйtropolite |
| |Euloge |
|1946-1959 |Йtait un mйtropolite |
Maison russe
Aprиs la rйvolution, la princesse Vйra Mechtcherski (1876-
1949) a fondй au Paris la pension oщ elle apprenait le savoir-vivre
aux jeunes filles de familles riches amйricaines. L’une de ces йlиves
йtait Miss Dorothy Puget, dont la gйnйrositй a aidй Vйra Mechtcherski
а fonder la maison de retraite pour des vieux Russes йmigrйs.
Cette maison fut fondйe le 7 avril 1927 et a йtй baptisйe du
nom de Sa Majestй Impйriale Marie Fйodorovna. Elle abrita jusqu'а 250
pensionnaires. La princesse Mechtcherski dirigea la maison de
retraite jusqu'а sa mort survenue dans cette maison le 17 dйcembre
1949. Une chapelle y fut construite et consacrйe sous le vocable de
Saint-Nicolas-le-Thaumaturge. Elle est aujourd'hui sous la
juridiction du patriarcat de Moscou.
Dans la maison sont conservйs divers souvenirs de l'ambassade
russe de la rue de Grenelle d'avant la Rйvolution: portraits de
l'impйratrice Catherine II et des empereurs Alexandre Ier, Nicolas
Ier, Alexandre II, Alexandre III, buste de Nicolas II et de
l'impйratrice Alexandra Fйdorovna, trфne impйrial en bois dorй.
Le cimetiиre Saint-Hislaire-le-Grand
Ce cimetiиre militaire russe fut crйй а 1927 а Saint-Hislaire-
le-Grand, prиs de Reims, а l'endroit exact oщ se trouvaient les
tranchйes du corps expйditionnaire envoyй en 1916 а la demande du
gouvernement franзais. Lа, furent йrigйs une йglise orthodoxe russe
et un monument commйmoratif auprиs des deux ossuaires et des
nombreuses tombes d'officiers et soldats tombйs si loin de la Sainte-
Russie. Ce cimetiиre fut, а l'йpoque, inaugurй avec tous les honneurs
en prйsence notamment des marйchaux Pйtain et Foch et du gйnйral
Weygand.
Depuis, chaque annйe, un pйlerinage a lieu а la Pentecфte, auquel participent les derniers rescapйs des terribles combats qui se sont dйroulйs dans la rйgion.
En 1975, une dйlйgation soviйtique se rendait au cimetiиre de
St.-Hislaire-le-Grand et, sans prйvenir les responsables, y plaзa une
plaque commйmorative а la mйmoire des "soldats soviйtiques morts dans
la lutte contre le nazisme". Il est vrai que, depuis la fin de la
seconde guerre mondiale, 36 tombes ont йtй ajoutйes а celles des
combattants de 1914-18. Mais la chose prend une tournure franchement
drфle, quant on sait que, parmi les 36 "hйros", certains ne sont pas
morts dans la lutte contre le nazisme mais, bien au contraire, contre
le communisme. C'est ainsi qu'on peut relever toute une sйrie de noms
de combattants du 2e bataillon russe et du 2e bataillon ukrainien
qui, tous les deux, ont combattu contre les Alliйs. Pour кtre
objectif, il faut ajouter que certains, parmi les 36, ont rйellement
combattu le nazisme puisqu'ils ont rejoint les rangs des F.F.I.
D'un йchange de correspondance entre le prйsident du Comitй de
Sauvegarde de la chapelle du cimetiиre militaire qui йtait alors
Basile Orekhof, ancien capitaine de l'Armйe impйriale et йditeur de
la revue "La Sentinelle", et M. Michel Poniatowski, alors ministre
franзais de l'Intйrieur, il ressort que "la rйnovation, par les
autoritйs soviйtiques, des 36 sйpultures existant depuis la fin de la
guerre 1939-1945 a йtй faite en application d'accords diplomatiques
intervenus en 1975".
Non contents de s'approprier des morts qui avaient combattu
dans les rangs opposйs, les Soviйtiques voulurent йgalement faire
main-basse sur l'ensemble du cimetiиre et remplacer les croix, se
trouvant sur les tombes des soldats russes morts en 1914-18, par une
simple pierre tombale surmontйe de... l'йtoile rouge. Devant
l'йnormitй de la chose et les rйactions que cela avait suscitй, les
Soviйtiques firent marche-arriиre et se contentиrent d'installer une
plaque commйmorative.
CONCLUSION
1) Quelles йtaient les causes de l’йmigration des Russes en France:
· Pourquoi les Russes choisissaient la France comme pays d’asile.
Les Russes choisissaient la France comme pays d’asile parce
que lа rиgnait la libertй d’expression et de la vie politique; la
culture franзaise des divertissements, de l’instruction et des
professions йtait trиs dйveloppйe; en France, il y avait beaucoup de
spйcialistes cйlйbres et des sanatoriums.
· Quelles йtapes connaоt l’йmigration russe en France.[pic]
L’йmigration russe en France connaоt quatre йtapes: le dйbut de XVIIIиme siиcle; а la suite de la rйvolution russe de 1917; а la fin de la deuxiиme guerre mondiale; l’йmigration йconomique aprиs la ruine de l’URSS.
2) Comment les Russes combattant contre l’Allemagne et, plus tard, contre les bolcheviks, se sont-ils trouvйs en France.
Certains se sont trouvйs en France parce qu’il йtait des
prisonniers de guerre. La majoritй d’йmigrйs blancs ont quittй la
Russie par le sud.
3) Quelles йtaient les causes de la dйfaite de l’Armйe Blanche.
L’Armйe Blanche a йtй liquidй а causes suivantes: corruption
des cadres; trahison des Tchиques de Sibйrie; mйsententes entre les
Alliйs; habiletй diplomatique des Soviйtiques; valeur militaire de
l'Armйe rouge; affaiblissement de l'esprit de croisade
anticommuniste.
4) Comment l’Йglise Orthodoxe Russe est prйsentйe en France.
L’Orthodoxie tenait toujours une place considйrable dans la
vie de plusieurs йmigrйs russes. Les anciens combattants de l’Armйe
Blanche, la noblesse et les intellectuels qui ont quittй leur patrie
trouvaient de soutien moral dans les paroisses des petites йglises
orthodoxes, comme p.e. Йglise Notre-Dame de l’Assomption. Les clercs
orthodoxes avaient toujours de l’autoritй sur les civils, leur rфle
n’a pas changйs dans la communautй des йmigrйs bien que les prкtres,
eux-mкmes, aient pu souvent participer а la vie sociale. Quand il ne
restait plus rien pour souffler du goыt de vie dans l’вme d’un
йmigrй, c’est toujours sa foi qui venait en aide.
LISTE
DES OUVRAGES ЙTUDIЙS
1. Б. Носик, “Русский Париж”, “Будь здоров” №2, 2001
2. “L’йmigration russe en France”, La Langue Franзaise, № 5-6, fйvrier 2000
3. “Consйquences de la rйvolution russe”, publication йlectronique,
www.quid.fr/WEB/ETATS/RU
4. “L’йmigration russe en France”, publication йlectronique,
www.russie.net/france/emigration/
5. “M. Jean-Daniel Gerber nommй au Comitй Nansen”, publication йlectronique,
193.5.216.31/cp/f
6. “La Maison Russe”, publication йlectronique,
www.russie.net/france/gen-maison.htm
7. “Les russes en Corse”, publication йlectronique,
www.russie.net
8. “Sainte-Geneviиve-des-Bois”, publication йlectronique,
www.russie.net/france/gen-index.htm
9. “Les volontaires du corps expйditionnaire russe…”, publication йlectronique,
www.perso.club-internet.fr